Étiquetage nutritionnel Le ministère de la Santé a tranché
Le ministère de la Santé a choisi le modèle 5-C comme modèle officiel d’étiquetage nutritionnel, un système simplifié avec un code de couleurs. Si la nouvelle ravit les consommateurs, l’Anses et l’industrie agroalimentaire sont sur la réserve.
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Le ministère de la Santé officialisera en avril, par arrêté, le logo avec son code de cinq couleurs censées guider le consommateur dans ses choix d’aliments. Dans un communiqué du 15 mars 2017, Marisol Touraine, ministre de la Santé, se félicite du dispositif, estimant que « la nutrition est un déterminant majeur de la santé, pour le surpoids, l’obésité et le diabète notamment, mais aussi certains cancers et les maladies cardiovasculaires. Elle est aussi un profond marqueur des inégalités sociales de santé. »
Le système en question s’appelle Nutri-Score, ou « 5-C ». Il se décline sur une échelle de couleurs, du vert à l’orange foncé, et de lettres allant de A à E. D’un coup d’œil, le consommateur pourra évaluer le produit de son choix selon quatre paramètres que sont l’apport calorique pour 100 g, la teneur en sucre, en graisses saturées et en sel. Le pourcentage de fruits, de légumes, de légumineuses et d’oléagineux sont également pondérés dans le calcul.
Consommateurs contents
La nouvelle réjouit les consommateurs représentés par l’UFC-Que Choisir. Il faut dire que cette dernière réclame depuis « de longues années un système coloriel simple et lisible », rappelle-t-elle dans un communiqué publié dans la foulée de l’annonce de Marisol Tourraine. L’association s’autorise même à faire un pied de nez à l’Agence de sécurité sanitaire des aliments (Anses), qui affichait sont scepticisme quant au système 5-C, dans un avis paru en février dernier.
« Les systèmes étudiés, qui intègrent sans distinction et de façon imprécise les besoins spécifiques des différents groupes de population, ne prennent pas en compte l’ensemble des variables pertinentes au regard des enjeux de santé publique liés à l’alimentation », déclarait l’Anses.
Des doutes du côté des professionnels
Et l’Anses n’est pas seule à douter. L’Association nationale des industries alimentaires (Ania) réagit dans un communiqué daté également du 15 mars 2017. Elle déclare attendre « la présentation officielle des résultats de l’expérimentation en conditions réelles prévue dans les prochains jours ». Et, parce qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, l’Ania rappelle que les résultats doivent encore être débattus lors des comités de pilotage, en concertation avec toutes les parties prenantes.
Selon l’Ania, les entreprises agroalimentaires « ont toujours été favorables à améliorer l’information nutritionnelle des produits ». Puis elle cite quelques lignes de l’Anses : « La pertinence nutritionnelle des systèmes d’information nutritionnelle examinés dans une perspective de santé publique n’est pas démontrée. […] L’Anses n’exclut pas que la mise en place de tels systèmes d’information nutritionnels puisse conduire à des comportements de consommation aux effets contradictoires. »
L’Ania demande également l’ouverture du débat à la communauté européenne, afin de « garantir l’unité nécessaire du marché intérieur au service des consommateurs européens ».
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